Alimentation
Introduction
Pour un yogi, les aliments représentent le carburant destiné à faire fonctionner le véhicule physique. Ainsi, il accorde une attention toute particulière à la qualité et à la quantité des aliments ingérés, afin de ne pas surcharger inutilement l’organisme.
Plus la nourriture est saine et vivante, de préférence d’origine végétale et ayant subi le moins de transformation possible, plus le corps est léger et plein d’énergie.
Nos cellules et nos organes sont constitués à partir des molécules des aliments que nous ingérons. L’adoption d’une alimentation saine et modérée permet donc de résoudre de façon durable de nombreux problèmes de santé.
Toutes les couches de notre être sont interconnectées. Ainsi, la qualité de notre alimentation influence non seulement notre état physique mais également nos émotions et nos pensées.
Nos choix alimentaires ont aussi des conséquences non négligeables sur l’environnement.
Qu’est ce que le végétarisme
Un régime végétarien implique l’abstention de chair animale et est essentiellement composé de produits d’origine végétale. Il peut se décliner en plusieurs variantes parmi lesquelles on retrouve principalement :
- Régime ovo-lacto végétarien: consommation d’œufs et de produis laitiers.
- Régime lacto végétarien : consommation de produits laitiers.
- Régime végétalien (Vegan) : abstention de tout produit et sous-produit d’origine animale.
Souvent, le terme « végétarien » regroupe sans distinction ces trois catégories. Déterminer quel est le meilleur régime alimentaire est une affaire purement personnelle car chacun est différent et de nombreuses couches de notre être sont influencées à ce niveau. Le mieux est donc d’expérimenter et de sentir quelle est l’option qui convient le mieux. L’adoption d’un régime alimentaire adapté aux besoins réels du corps est une étape importante lorsqu’on souhaite mener une vie plus saine. De nombreux paramètres sont à prendre en considération à ce niveau aussi citerons-nous ici les plus importants afin que chacun puisse choisir en toute conscience.
Bienfaits d’une alimentation végétarienne
Tous les besoins nutritionnels du corps humain peuvent être avantageusement couverts par une alimentation végétarienne. De nombreuses études scientifiques démontrent clairement que notre organisme est beaucoup plus résistant et performant lorsque l’apport de protéine animale est réduit, voire éliminé en faveur de protéines d’origine végétale. En effet, leur rendement est bien supérieur et ne provoque pas tous les effets néfastes liés à l’absorption de produits d’origine animale.
Ainsi, lors d’études comparatives entre végétariens et non-végétariens, il a été démontré que les végétariens ont généralement un système immunitaire plus performant et un taux de cholestérol moins élevé que les mangeurs de viande. Par ailleurs, le risque de maladie cardio-vasculaire se trouve fortement réduit.
Selon le Dr. T. Colin Campbell, chercheur en nutrition à l’Université Cornell aux Etats-Unis et directeur d’une des plus importantes études épidémiologiques jamais menée, « la grande majorité des cancers, maladies cardiovasculaires et autres maladies dégénératives pourraient être évitée simplement en adoptant un régime à base de végétaux. »
De même, le Dr. William Castelli, directeur d’une vaste étude clinique menée sur le cœur (Framingham Heart Study) déclare : « Les végétariens ont le meilleur régime alimentaire qui soit. C’est le groupe qui présente les taux les plus bas de maladies coronariennes du pays (Etats-Unis). […] Le taux de crises cardiaques est bien inférieur chez eux et ils n’ont que 40% de nos cancers. »
La liste est longue des bienfaits du végétarisme sur la santé et le meilleur moyen de vérifier est d’essayer par soi-même en commençant par réduire progressivement sa consommation de viande afin d’observer comment l’organisme réagit. Le résultat ne tarde généralement pas à se faire sentir. La digestion et l’assimilation des aliments est plus rapide. Les problèmes de constipation tendent à disparaître. On est de moins en moins malade. Le niveau d’énergie augmente. Le mental est plus clair etc…
Considérations éthiques
Selon la conception du Yoga, le choix de devenir végétarien ne repose pas uniquement sur la recherche d’une santé optimale et l’amélioration de nos capacités physiques et mentales mais prend également en considération l’impact de nos choix alimentaires sur les autres espèces. Ainsi, le principe de Ahimsa, la non-violence, le premier des Yamas, invite le yogi à ne pas consommer des aliments qui ont coûté la vie ou engendré la souffrance chez un autre être vivant. Connaissant la cruauté des conditions actuelles d’élevage intensif, le yogi choisit consciemment de ne pas participer à ce génocide cruel et barbare perpétré quotidiennement envers ses jeunes frères du règne animal. Privés de lumière du jour, d’air pur, d’affection, ne foulant jamais l’herbe d’un pré, entassés dans des cages trop petites et supportant mille souffrance avant d’être menés à l’abattoir, très souvent malades et bourrés d’antibiotiques et d’hormones, ces pauvres créatures sont pourtant dotées de conscience et éprouvent comme nous des sensations et des sentiments.
Impact de nos choix alimentaires sur l’environnement
Au delà des considérations liées à la santé et d’ordre purement physiologique, l’adoption d’un régime alimentaire exempt de produits d’originale animale contribue largement à la préservation de l’environnement. En effet, les ressources nécessaires à l’élevage des animaux destinés à être mangés par l’homme peuvent, comparativement, nourrir beaucoup plus d’individus que la viande produite. Quelques chiffres :
- 40% des céréales produites dans le monde sont destinées à l’alimentation du bétail, des volailles ou des poissons.
- Un tiers des matières premières et combustibles fossiles sont consommés pour l’élevage aux Etats-Unis.
- Plus de 3000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un steak de 160 g alors que le même poids de blé ne demande que 72 litres.
- Plus de 38% de la forêt amazonienne ont été rasés pour créer des pâturages depuis 1960.
Conclusion
L’alimentation est un sujet très sensible qui touchent des zones profondes chez l’être humain car elle est intimement liée à l’instinct de survie et de conservation. De nombreuses barrières psychologiques s’érigent, tels des remparts infranchissables, à la seule évocation de l’abandon d’un ou plusieurs type d’aliments ou de substances dont on apprécie la saveur ou l’effet qu’ils produisent sur notre conscience. Ces résistances, bien que tout à fait naturelles et compréhensibles, sont principalement dues à un manque de connaissance sur le sujet et à une certaine complaisance à l’égard des sens qui ne se sentent pas prêts pour « lâcher le morceau ». Parvenir à dépasser ces barrières intérieures constitue une victoire de taille pour quiconque aspire à une vie plus saine et en harmonie avec les principes immuables de la Nature, de laquelle tout ce qui vit sur Terre est issu et à laquelle tout retourne.
Pour certains, le passage d’un régime carné à un régime végétarien se fait naturellement et sans heurts. Lorsque la conscience est prête, il n’y a pas de notions d’effort ou de souffrance liées à un renoncement. Tout comme la feuille morte se détache de l’arbre en automne, le désir de chair animale s’estompe tout seul lorsqu’on prend conscience de l’impact de nos choix alimentaires sur notre organisme et sur l’ensemble des espèces animales et végétales peuplant la planète. Dès lors, le petit plaisir associé à la consommation d’un « bon » steak saignant par exemple, apparait profondément déplacé et en dysharmonie avec les valeurs intérieures auxquelles nous commençons à nous identifier.
Pour d’autres, plus attachés au plaisir des sens, la transition peut demander un peu plus de temps. Il s’agit tout d’abord d’établir en toute lucidité la relation de cause à effet entre ce qui atterrit dans notre assiette et toutes les conditions et le cheminement qui ont mené à sa production. La suite vient alors naturellement et le désir éprouvé pour la chair animale perd progressivement de son emprise. De plus, les bienfaits éprouvés sur le plan physiologique et énergétique sont tellement stupéfiants que toute « rechute » est très vite associée à un retour en arrière en terme de bien être et de vitalité.
Quant au choix entre les différentes variantes du végétarisme, là encore, le mieux est d’expérimenter et d’observer avec lucidité les effets non seulement sur l’organisme mais aussi sur le niveau d’énergie et de clarté mentale.
Si l’on prend en considération uniquement l’impact sur l’environnement, le régime vegan est de loin celui qui préserve le mieux les autres règnes. Au niveau de la santé, ce régime présente également de nombreux bienfaits s’il est équilibré. Toutefois, il appartient à chacun de faire ses expériences et ce qui convient à l’un, ne convient pas forcément à l’autre.
En matière d’alimentation, il est souvent nécessaire de passer par différentes périodes de transition pour permettre au corps mais aussi au mental de s’adapter, car les plus grandes résistances sont bel et bien issues de notre intellect, encore largement influencé par les revendications des sens dont il se fait l’ardent défenseur.
Bon appétit.